Bonjour à tous !
J'apporte mon rapport
personnel du raid La Tranche / ile de Ré de ce week-end :
1 - La Carte du terrain de jeux :
2 - Mon Parcours de l'édition 2007 :
3 - Mon parcours de l'édition 2008 :
3 - Mon parcours de l'édition 2009 :
4 - Le positionnement des bouées à l'ile de Ré pour les éditions 2007 / 2008 / 2009 :
5 - Constat : L'écart de positionnement de la bouée entre ces 3 éditions est de 2 km environ sur un parcours de 12 km soit un angle de 10° maximum !!!!
Conclusion : Pour moi le mouillage de la bouée à l'ile de Ré n'est pas fait en fonction de la direction du vent mais du choix arbitraire de la direction de course. Beaucoup de participants comme moi estiment que cette bouée est toujours ou presque au même endroit.
6 - Déroulement de l'édition 2009 pour moi :
6.1 - Météo :
J'ai écouté la météo de l'organisation : 15 noeuds à la Tranche et 17 noeuds à l'Ile de Ré.
J'ai pris les prévisions de Winguru et Swell : 17 noeuds et à 14 h bascule de vent et renforcement du vent à 25 noeuds avec rafales à 33 noeuds.
J'ai regardé l'horizon : des grains orageux passaient sur l'ile de Ré.
Conclusion : la situation était incertaine question météo.
6.2 - Choix du matos
:
Vu les conditions avant le départ, l'orientation du vent, la direction que prenaient les concurrents à l'échauffement (direct sur le Pont de l'ile de Ré), la météo que j'avais prise moi même et connaissant le lieux approximatif ou l'organisation allait positionner la bouée.
Flotteur : j'opte pour du volume pour être en sécurité (C'est un Raid pas un tour dans la baie de Pont Mahé) avec un flotteur que je connais bien pour être le plus en confiance possible : soit la Falcon 111,
Voile : Sachant que il y avait de grande chance que le vent monte, j'opte pour la RS6 7.2 que je connais parfaitement dans sa plage d'utilisation (de 15/17 noeuds mini à 25/30 noeuds maxi). Je pensais en plus l'aller sera surement du cap et le retour du largue donc nickel. De quoi planouiller au départ être pas mal au milieu et revenir taquet avec vent forcissant.
Aileron : SO3 38 pour avoir assez d'appuis pour caper et être suffisamment tolérant.
Habillement : Bob pour me protéger les derniers cheveux qu'il me reste
!, crème solaire, combinaison à pattes longues et manches courtes.
Préparation physique : Faîte depuis quelques semaines de navigations au large sur Tharon et le Pointeau en alignant des grands bords et des distances raisonnables au compteur GPS dans des conditions parfois difficiles (vent très faible de 10 à 15 ou vent assez fort de 20 à 25 noeuds)
6.3 - Prise de renseignements :
Je questionne les copains, les coureurs pro, les habitués du coin sur leur choix de matos et comment ils envisagent que la situation météo va évoluer. Je cours derrière les mecs qui reviennent de l'échauffement pour avoir leur ressenti sur l'eau. Je discute beaucoup avec Eric pour valider mon choix et aussi le sien ...
6.4 - Le brefing va commencé, le bonhomme est près et le matos est réglé nickel sur la plage.
6.1 - Brefing : Je ne retiens que le fait que des coureurs pro discutent les modalités de la procédure de départ et que la majorité des concurrents ne comprend rien à cette procédure.
6.2 - Départ sur l'eau et positionnement de la meute. Pol Fleury (Ex compétiteur en race board me conseil de me positionné très au vent et de caper un maximum (ce qui me conforte dans mes choix tactiques
)
6.3 - Le départ est lancé alors que je suis en train de me positionner
(comme d'habitude je suis toujours à la bourre sur la ligne de départ
). Jean Pierre (le patron de la course) tape 2 concurrents avec son canot
, c'est la confusion, le bateau stoppe, puis repart mais déjà des concurents sont devant le bateau qui devait couper la ligne, beaucoup tombent dans cet amas et c'est un vrai bordel
. Pour éviter tout çà je passe en dessous pour prendre le planning et me dégager de la meute. Et dès que l'horizon se dégage je passe à la cape au maximum.
6.4 - La traversé jusqu'à l'Ile de Ré :
Je cape comme un sourd à la limite de perdre le planning. Je crante, je crante et coupe la trajectoire à beaucoup de concurrents qui à mon avis abbataient beaucoup trop. Je me retrouve donc positionné tout en haut de la meute. L'hélico est bien plus bas et semble se positionné à la verticale d'un point qui pourrait être la bouée, pas de trace du bateau lièvre qui doit être devant les coureurs dans le gros du paquet. Je me dis que pour une fois cette année ils n'ont pas mis la bouée au même endroit. A tout hazard, je continue à caper, il sera temps d'abbatre au dernier moment.
Je croise Boul (Pascal Boulanger F800, Sarah Hébert, et beaucoup de voile à numéro qui semble revenir plein pot vers la Tranche. Il est temps d'abbattre
. Je lâche donc des degrés et commence à partir en surf sur la houle au largue. Je me retrouve donc en surf sur une grosse vague avec un concurrent qui lui ne voulait surfer la vague mais plutôt le remonter : c'est la collision sans bobos
! (juste une latte cassée sur la RS6 : çà devient une habitude ...)
Après une baignade raffraichissante, je repars donc. Mais au fait, j'ai pas vu la porte
? Je vois pas la super bouée à giber en me rapprochant de l'Ile de Ré
? C'est quoi ce bazard
?
J'aperçois sous mon vent un bateau à moteur avec des Jets ski qui font mumusent autour et un amas de concurrents qui font des ronds autour. Je dessends donc grand largue dessus. Comme beaucoup de collègues (mais poliment pour moi) si par hazard, il n'y aurait pas vu une bouée soit plus bas, soit plus haut. La personne me répond qu'elle n'est pas là et qu'il faut que je rentre sur La Tranche.
6.5 - La remontée impossible :
Comme une tête de mule
, je n'écoute pas ses conseils, et comprend que les coureurs que je venais de croiser ne repartaient pas sur La Tranche, mais vers la porte
!!!
Me voila donc reparti dans l'autre sens en essayant de caper au maximum. Le ciel devient de plus en plus noir et menaçant et le vent commence à tourner. Je m'en réjouis car il devient de plus en plus facile à caper avec la nouvelle orientation et la montée en régime du vent. Je fais tellement du cap que je longe la côte de l'ile de Ré. Il y a plein d'algues, je saute pour les dégager ce qui est facile car on est en plein face aux vagues. Les conditions se musclent de plus en plus, je lâche quelques degrés pour être un peu confort et moins face aux vagues mais je m'éloigne de la côte et la mer devient de plus en plus grosse. J'aperçois 2 voiliers arrêtés, je passe au milieux des deux pensant que c'était la porte
. Je continue ma remontée.
J'avais à tout hazard mis les coordonnées GPS de la bouée de l'année précédente
. Je bidouille donc mon GPS pour qu'il m'indique la direction à suivre. Direction donc le Nord. Cela fait 5 km que je suis en train de remonter le long de l'ile de Ré, j'aperçois enfin la magnifique bouée jaune et le petit drapeau au dessus du bateau comité, j'ai même le droit à un petit coup de girophare. Je remonte encore sur 2,5 km pour pouvoir me taper un autre contre bord pour essayer de me taper direct la bouée. Empannage en catastrophe dans la houle, la fatigue se fait sentir, je me suis fait secoué depuis plusieurs minutes dans ce grand bord de près. Je tombe, le fourreau se remplit d'eau waterstart pénible
... Je repars donc vers la bouée en capant encore un max, bref je l'aurais pas sur ce bord, je repars donc dans des petits bords pour passer la bouée et surtout passer très près du bateau comité qu'il voit bien mon numéro. Jean Pierre me dit : "direction château d'eau".
6.6 - La descente aux enfers :
J'abbats donc en grands sur l'amure ou je venais de passer la bouée, je vois pas le château d'eau, je me dirige plutôt vers le pont
! Je gybe et repars dans l'autre sens plein pot, je vois toujours pas le château d'eau, je me dirige vers Jard sur mer
!
Bon ben c'est du vent arrière : maman
!!
Je me souviens donc de l'ancien temps, le pied arrière dans le strap de l'autre côté, je descends le poids du corps le plus bas possible et c'est parti Mimil
. Cela marche bien sur une planche suffisamment large et stable, mais pas sur un slalom
. Je me prends boîtes sur boîtes
, je suis plus accroché au harnais et fait tout à la force des bras
, je me repose dans l'eau tout les 500 mètres
... Je suis pas près de rentré à cette vitesse là
. Je sens bien que le vent s'affole de plus en plus, que la fatigue se fait sentir de plus en plus (déjà 1 h 30 de régatte dans les pattes)
. Je vais pas abandonner (une tête de mule n'abandonne jamais
!), j'ai pas fait toute cette remontée pour rien, en plus il y a pas un bateau à proximité, et pas un planchiste en vu
.
J'essaie de descendre le plus possible dans le vent, mais pour l'instant, j'ai la Terrière et au mieux le Phare le ligne de mire.
Je vois des concurents en vrac un peu partout, il y en a qui sont très au dessus du Phare direction la Terrière, des gus qui se prennent des boîtes, d'autres sont assis sur leur planche et se font ramenés par les vagues
.
Je suis plus très loin de la côte, et connaissant le spot du Phare pour ces super vagues et la marée baissant, je ne voulais pas atterrir sur la côte. A 200 m, je gybe et je repars sur la Tranche en abattant le plus possible, je passe au large de l'Aunis, de l'embarcadère et vais bien plus loin que la petite cardinale, je regybe et c'est le dernier bord. Ouf
!
6.7 - L'arrivée :
Je me rapproche, vois Marion Raisi qui gybe sous mon nez, tiens elle est ressortie et amuse le public
... Ben non elle était comme moi à essayer de rentrer.
Eric est là à m'attendre
, je suis rassuré, il est rentré ! Il y a Maxime aussi, ouf, ils ont rentrés
.
Je remonte la plage pour aller émarger sous les applaudissements de quelques spectateurs
, je suis claqué.
Et merde même pas un coup à boire proposé par l'organisation !
6.8 - L'inquiétude
:
C'est l'affolement sur le parking, un père me demande si j'ai pas vu ses fils Arthur et Louis, ils ne sont pas rentré, une femme avec ses enfants fait les 100 pas
, son mari n'est pas encore là, Victor est inquiet, Grand Yann et pleins de ses potes sont encore en mer ...
Le nouvelles arrivent par brides et à 100 à l'heure, le ballais des hélicos, les ambulances bites à cul jusqu'à l'embarcadaire, un mec de la SNSM crie le martir dans un brancard, la jambe surement cassée, tout s'accélère, la situation est grave !
J'apprends que Yannick un copain de Cholet s'est la main, Bébert aussi de Cholet a fait un tour en hélico en hypo après avoir mariné pendant plus d'une heure dans l'eau, Pascal nous rejoint, il a explosé sa voile et a mal à l'épaule, Gégé a péter son wish et est revenu avec une sécu, Odile rentre sur le parking dans un triste état avec un collègue qui lui porte son matos, un mec à un oeil en sang ...
Tout le monde prie pour qu'il n'y est personne qui y reste.
6.9 - Ouf, il est presque 20 heures, tout le monde est rentré
.
Je pense que l'on se souviendra de l'édition 2009 de ce Raid.
J'ai parcouru un peu plus de 48 km sur des 24 prévus à l'origine en un peu moins de 2 heures en ne passant pas la porte du milieu (j'ai cru que c'était entre les 2 voiliers
donc je ne l'ai ni vu ni trouvé !)
La Vmax au compteur est de 24 noeuds ! (conditions de mer difficiles et cap en permanence et vent arrière)
Je ne porte aucun jugement sur les organisateurs de cette édition, chacun appréciera à sa manière comment c'est déroulé la compétition.
Je tiens cependant à remercier les bénévoles qui ont secourus beaucoup de concurrents notamment Gautier et son copain Julien (je crois) de l'IUT qui n'ont pas hésiter une seconde pour se mettre à l'eau et ramasser les concurents dans des conditions de mer très difficiles.
@ bientôt pour de nouvelles aventures ....