Filet de pêche en plein spot à La Baule
Posté : mer. 29 nov. 2023 18:57
Article de Ouest France aujourd'hui :
Des pratiquants de sports de glisse se font régulièrement prendre dans un filet, devant le casino de La Baule (Loire-Atlantique). Le pêcheur qui l’a installé a été verbalisé.
« Je me suis fait une grosse frayeur, j’aurais pu y rester. » Jonathan se souvient encore de la première fois où il a été piégé dans un filet de pêche. C’était sur la grande plage de La Baule, juste devant le casino, à quelques centaines de mètres au large.
Il naviguait en dériveur de sport, équipé d’un foil qui soulève le bateau pour le faire voler et aller plus vite. Cette pièce, assez longue, rend plus vulnérables à ce genre de pièges.
« Mon bateau a chaviré, poursuit Jonathan, j’ai essayé de le dégager, mais je me prenais les pieds dans le filet. Heureusement, j’avais un couteau, comme toujours en navigation. Couper le filet a été la seule solution. Par la suite, même en ayant connaissance du danger, et en faisant attention, j’ai été pris deux fois en pratiquant le wing foil.
Dès qu’une brise se lève, les pratiquants de sports de glisse sont très nombreux dans la baie. Été, hiver, qu’il pleuve ou qu’il fasse froid. Beaucoup partent de la plage devant le casino de La Baule, l’un des deux endroits très prisés.
Les supports sont multiples : surf, planche à voile, wing foil, kite surf, bateaux… En dehors de la zone de baignade en été, tout ce petit monde se croise un peu dans tous les sens. Sans oublier les éventuels plaisanciers à moteur, qui doivent cependant respecter une limite de vitesse dans la bande côtière. Alors quand un filet vient s’ajouter aux dangers…
Depuis quelques années, les tensions sont latentes autour de la présence régulière d’un engin posé par un professionnel, pour capturer les poissons de saison. Une pratique autorisée, mais réglementée. Dans ce cas, les Affaires maritimes ont dressé un PV pour défaut de signalisation.
Sur les réseaux sociaux, les amateurs se lamentent. « Je me suis coincé dedans, dans 8-10 nœuds de vent il y a trois semaines, tout seul sur l’eau, vers 18 h 45, raconte l’un deux sur Facebook. Super flippant. J’ai cru devoir abandonner tout mon matos et rentrer à la nage. Heureusement qu’un bateau a vu mes signes pour couper au couteau. Coincé 45 minutes quand même. »
Un autre a fini avec des points de suture. Un troisième décrit bien la gymnastique nécessaire : « Bonne galère avec pied pris dedans, foil, le tout en gérant la wing d’une main et arracher le filet de l’autre. » Tous disent, désormais, emporter un couteau sur eux au cas où.
« Le filet est souvent placé entre le banc de sable, que nous aimons bien parce qu’il engendre des vagues, et la plage », observe Alban, qui en a lui aussi été victime.
Quelles sont les règles ? Les Affaires maritimes, prévenues par les passionnés, puis sollicitées par Ouest-France, expliquent : « Il n’y a pas d’interdiction de poser un filet en baie du Pouliguen, sauf dans les zones de baignade balisées et les chenaux d’accès aux ports. En revanche, ceux-ci doivent être signalisés conformément à la réglementation afin d’être bien visibles pour les usagers du plan d’eau. Ce n’est pas toujours le cas et dans ces situations, les services de contrôles peuvent être amenés à relever cette infraction et à dresser le procès-verbal. »
C’est ce qui s’est passé ici : « Le pêcheur en question a fait l’objet d’un PV de constat d’infraction lequel a été transmis au Parquet du tribunal judiciaire de Saint-Nazaire. »
Sollicité, le pêcheur n’a pas donné suite. Un amateur de glisse a engagé, il y a quelque temps, une discussion avec lui sur un réseau social. « Je ne suis pas là pour le plaisir mais pour le travail et pour ma famille, répond le patron du petit navire. Cela ne m’amuse pas, mon matériel souffre beaucoup en raison de votre loisir. Réfléchissez avant de déranger sur un lieu de travail. »
Et les structures professionnelles qui naviguent dans le secteur ? Les Voiles royales et le CNBPP (Cercle nautique La Baule Le Pouliguen Pornichet) ont conscience du problème. « Cela peut être dangereux si une hélice se prend dedans », dit Gilles Carissan, directeur du CNPBPP. « La mer appartient à tout le monde, on essaie de faire avec et on dit à nos clients d’éviter la zone », tempère Christophe Carbonnières, des Voiles royales.
Les amateurs de glisse aimeraient que le filet soit placé plus au large et surtout mieux signalé. « Faut-il un drame pour que l’on fasse quelque chose ? » lance l’un d’entre eux.
(Fin de l'article)
Des pratiquants de sports de glisse se font régulièrement prendre dans un filet, devant le casino de La Baule (Loire-Atlantique). Le pêcheur qui l’a installé a été verbalisé.
« Je me suis fait une grosse frayeur, j’aurais pu y rester. » Jonathan se souvient encore de la première fois où il a été piégé dans un filet de pêche. C’était sur la grande plage de La Baule, juste devant le casino, à quelques centaines de mètres au large.
Il naviguait en dériveur de sport, équipé d’un foil qui soulève le bateau pour le faire voler et aller plus vite. Cette pièce, assez longue, rend plus vulnérables à ce genre de pièges.
« Mon bateau a chaviré, poursuit Jonathan, j’ai essayé de le dégager, mais je me prenais les pieds dans le filet. Heureusement, j’avais un couteau, comme toujours en navigation. Couper le filet a été la seule solution. Par la suite, même en ayant connaissance du danger, et en faisant attention, j’ai été pris deux fois en pratiquant le wing foil.
Dès qu’une brise se lève, les pratiquants de sports de glisse sont très nombreux dans la baie. Été, hiver, qu’il pleuve ou qu’il fasse froid. Beaucoup partent de la plage devant le casino de La Baule, l’un des deux endroits très prisés.
Les supports sont multiples : surf, planche à voile, wing foil, kite surf, bateaux… En dehors de la zone de baignade en été, tout ce petit monde se croise un peu dans tous les sens. Sans oublier les éventuels plaisanciers à moteur, qui doivent cependant respecter une limite de vitesse dans la bande côtière. Alors quand un filet vient s’ajouter aux dangers…
Depuis quelques années, les tensions sont latentes autour de la présence régulière d’un engin posé par un professionnel, pour capturer les poissons de saison. Une pratique autorisée, mais réglementée. Dans ce cas, les Affaires maritimes ont dressé un PV pour défaut de signalisation.
Sur les réseaux sociaux, les amateurs se lamentent. « Je me suis coincé dedans, dans 8-10 nœuds de vent il y a trois semaines, tout seul sur l’eau, vers 18 h 45, raconte l’un deux sur Facebook. Super flippant. J’ai cru devoir abandonner tout mon matos et rentrer à la nage. Heureusement qu’un bateau a vu mes signes pour couper au couteau. Coincé 45 minutes quand même. »
Un autre a fini avec des points de suture. Un troisième décrit bien la gymnastique nécessaire : « Bonne galère avec pied pris dedans, foil, le tout en gérant la wing d’une main et arracher le filet de l’autre. » Tous disent, désormais, emporter un couteau sur eux au cas où.
« Le filet est souvent placé entre le banc de sable, que nous aimons bien parce qu’il engendre des vagues, et la plage », observe Alban, qui en a lui aussi été victime.
Quelles sont les règles ? Les Affaires maritimes, prévenues par les passionnés, puis sollicitées par Ouest-France, expliquent : « Il n’y a pas d’interdiction de poser un filet en baie du Pouliguen, sauf dans les zones de baignade balisées et les chenaux d’accès aux ports. En revanche, ceux-ci doivent être signalisés conformément à la réglementation afin d’être bien visibles pour les usagers du plan d’eau. Ce n’est pas toujours le cas et dans ces situations, les services de contrôles peuvent être amenés à relever cette infraction et à dresser le procès-verbal. »
C’est ce qui s’est passé ici : « Le pêcheur en question a fait l’objet d’un PV de constat d’infraction lequel a été transmis au Parquet du tribunal judiciaire de Saint-Nazaire. »
Sollicité, le pêcheur n’a pas donné suite. Un amateur de glisse a engagé, il y a quelque temps, une discussion avec lui sur un réseau social. « Je ne suis pas là pour le plaisir mais pour le travail et pour ma famille, répond le patron du petit navire. Cela ne m’amuse pas, mon matériel souffre beaucoup en raison de votre loisir. Réfléchissez avant de déranger sur un lieu de travail. »
Et les structures professionnelles qui naviguent dans le secteur ? Les Voiles royales et le CNBPP (Cercle nautique La Baule Le Pouliguen Pornichet) ont conscience du problème. « Cela peut être dangereux si une hélice se prend dedans », dit Gilles Carissan, directeur du CNPBPP. « La mer appartient à tout le monde, on essaie de faire avec et on dit à nos clients d’éviter la zone », tempère Christophe Carbonnières, des Voiles royales.
Les amateurs de glisse aimeraient que le filet soit placé plus au large et surtout mieux signalé. « Faut-il un drame pour que l’on fasse quelque chose ? » lance l’un d’entre eux.
(Fin de l'article)