Un windsurfeur boucle le record SNSM

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Rico
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Un windsurfeur boucle le record SNSM

Message par Rico »

Désolé, je fais juste un renvoi vers nos camarades de WS33, mais je n'en reviens pas que ça ne fasse pas plus de bruit dans la communauté... Il a vraiment fallu que je farfouille pour trouver l'info !

http://www.windsurfing33.com/forum/view ... 46#p448646

Un immense bravo à lui. Il fini avec seulement 2h de plus que l'ancien record de Gitana11 !!
Rico le Rouquin
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Rico
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Re: Un windsurfeur boucle le record SNSM

Message par Rico »

Moi ce genre d'exploit quand c'est chez nous et que je connais un peu le plan d'eau (c'est pile poil la croisière estivale qu'on se fait en une semaine quand on chope un voilier !!), ça me scie !
Yahoo Sports a écrit :Le Record SNSM en planche à voile de Martin Gavériaux
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Bientôt le départ. Martin est sur l'eau et branche le GPS qu'il a accroché à son avant-bras. Les piles sont neuves mais visiblement il y a un souci, les infos cap ne sont pas bonnes. La procédure est lancée, tant pis, Martin décide d'étalonner son instrument. Il y a une cinquantaine de bateaux près à s'élancer, ça fait du monde sur zone. Le courant n'est pas vraiment favorable à un bon placement, mais le GPS est ok au moment du départ, et Martin n'est finalement pas trop mécontent de son départ.

Il y a un an, Martin Gavériaux relevait son premier grand défi de planche à voile au large, en ralliant Key West en Floride, à Cuba (lire post du 2 février 2010). Quelques mois plus tard, à l'issue de sa saison olympique, le jeune athlète a l'idée de relever un nouveau défi : participer au Record SNSM. La semaine du Record SNSM est un événement nautique assez particulier, créé en 2005, qui a pour but de promouvoir et encourager l'action des sauveteurs bénévoles de la SNSM (société nationale des sauveteurs en mer). Damien Grimont, à l'origine du concept de cette course ouverte à tous types de bateaux menés par des skippers pro ou amateurs, a donc imaginé trois parcours symboliques entre Saint Nazaire et Sainte Marine (entre SN et SM), longs de 180, 230 et 360 milles nautiques. Cette 7ème édition du Record SNSM qui s'est tenue du 17 au 21 juin dernier a rassemblé 70 bateaux et 364 équipiers... et un véliplanchiste.

Retour en course. Quelques bords de près à devoir gérer les dévents des voiliers, le départ n'a pas été des plus simples ! Avec une VMG moins bonne que celles des bateaux, Martin évolue en milieu de flotte « j'étais à fond dans ma régate, et j'ai eu un refus de tribord, j'étais vert! » s'amuse t-il à raconter. Le phare du Grand Charpentier est passé et Martin a désormais pris la tête de la flotte. Il va vite et bien. Côté matériel, Martin a préféré ne pas prendre son attirail olympique qui n'était pas tout à fait adapté aux conditions. Visiblement le choix est bon.

Un peu avant la nuit, Martin voit un bateau un peu plus difficile à rattraper que les précédents (déjà loin eux) et comprend, en passant Hoedic, qu'il est entrain de doubler le dernier Class40 ! (ils étaient partis 20 minutes plus tôt). Là, la course est grisante pour Martin qui prend du plaisir sur l'eau. À bord des voiliers qui se font dépasser, on applaudit le véliplanchiste. Il porte une combi intégrale d'hiver, un sac à dos, mais a les pieds nus « pour mieux sentir la planche » estime-t-il simplement. Ce sont l'expérience et l'intuition qui permettent de bien s'équiper.

L'heure est aux retrouvailles avec le bateau à moteur. Transfert de passagers, il faut troquer les journalistes contre un équipage familial qui assure le suivi et la sécu. Le projet n'aurait jamais été réalisable sans la présence d'un bateau accompagnateur. La liaison se fait par VHF, mais la communication est compliquée. Quand l'un s'arrête pour attendre le bateau, ce dernier pense qu'il s'agit d'une pause 'repos' et ralentit : « nous n'étions pas tout à fait caler, mais c'est pas grave » dit-il après coup.

5h après avoir franchi la ligne de départ, Martin arrive à minuit à Belle Ile, où il fait une petite escale à Palais. L'occasion de changer les piles du GPS, d'avaler un peu d'aliments « salés » (autre que l'eau de mer), de bricoler les feux de mât et d'enfiler une veste coupe vent, et hop, à 2h du matin, c'est reparti. La nuit est une épreuve. Martin n'a jamais passé une nuit entière en mer sur sa planche, au large de tout. La nuit est vraiment sombre et la luminosité absolument inexistante. Une vague et.. plaf, à l'eau. Voilà le sénario. Remonter sur la planche, reprendre de la vitesse et repartir.. jusqu'à la prochaine vague faucheuse. Martin dépense beaucoup d'énergie à cause de cette visibilité nulle ; « C'est fou, sans visibilité on a deux fois moins d'équilibre dans les jambes » constate alors Martin. Mais le plus compliqué, c'est encore autre chose : la gestion du suivi du bateau accompagnateur. « Où est-il ? » En planche, Martin est plus rapide. Alors pas le choix, Martin doit faire demi-tour pour retrouver le bateau. Imaginez, faire demi-tour, en pleine course! Coup dur pour le mental mais il est hors de question de prendre le moindre risque. Ils se retrouvent enfin mais rebelote, c'est l'élastique. Toute la nuit, Martin va dépenser une énergie folle à se dépatouiller dans le noir dans le champ de vagues et à recoller avec le bateau à moteur. Avancer, attendre, avancer et attendre encore. La nuit est longue mais « ça fait partie du projet » relativise Martin qui ne s'est accordé qu'une seule petite pause de repos 5 ou 10 minutes dans la nuit, le temps de manger une barre énergétique et de souffler un peu.

7h après avoir quitté Palais, Martin arrive à Sainte Marine. C'est la délivrance. Malgré la précieuse fonction du harnais, les mains sont douloureuses à cause de la pression du wishbone. Petite pause méritée de 15 minutes. Ça tire dans les bras, dans les jambes, dans le dos. Ça mérite bien un sandwich, assis sur la planche qui flotte devant l'Odet. Peut-être le sandwich le plus savoureux de l'année.

Allez, c'est reparti. Là, il fait jour et pour Martin, avoir déjà tenu bon sur la moitié la plus difficile du parcours (à cause de la nuit) c'est déjà bien satisfaisant et surtout très motivant pour la suite. Le vent est mieux orienté, ça va surfer vers la maison. Et ça a surfé. Martin qui avait mis 7h pour faire Palais - St Marine, ne met que 3h pour revenir jusqu'à Palais ! « Et sur un seul bord en plus ! c'était le pied ! ». Martin se fait plaisir, au planning. Il n'y a qu'à voir sa tête quand il en parle. Ses yeux brillent. «Quand tu vas vite au bon endroit, en glissant comme ça sur l'eau, c'est grisant, il n'y a qu'à savourer ! » Pas de réelle pause cette fois-ci devant Palais, Martin reste dans le match alors que le bateau procède au ravitaillement gazoil.

Martin file à 17 noeuds vers St Nazaire. 4h plus tard, à 16h48, Martin franchit la ligne d'arrivée et pose un temps de référence inédit. Avec un temps de course de 21h37' à la vitesse moyenne de 8,32 nœuds (en comptant les pauses et marche arrière) pour effectuer le parcours de 180 milles nautiques. Il est le premier véliplanchiste a inscrire son nom aux palmarès du Record SNSM. Martin est assis sur sa planche, tombe de fatigue, en souriant aux nombreux supporters venus l'applaudir. Ses pieds sont blancs, son cou tout brûlé par la combinaison néoprène et le sel. Fatigué mais heureux, Martin est allé au bout.

Aux incrédules qui se demandaient « Est-ce bien raisonnable ? » Martin sourit et répond sans hésitation « Evidemment, c'est raisonnable. Je n'ai pas fait ça sur un coup de tête : j'étais prêt et j'ai bien préparé le côté sécu, avec entre autres, la présence d'un bateau accompagnateur qui m'a suivi sur tout le parcours, et le port de matériel type GPS, balises. Il y a l'événement mais aussi les mois de préparation qui précèdent. » Et puis Martin préfère se souvenir de la remise des prix durant laquelle il a reçu une véritable ovation : « Quand je vois la réaction des gens, je me rends compte que j'ai fait quelque chose qui n'était pas facile. On ne m'a jamais applaudi comme ça, c'est un gros plus pour la suite, ça va m'encourager ». Même Loïck Peyron, victorieux recordman, saluera la performance : « C'est impressionnant, c'est nettement plus dur que ce que l'on vient de faire, nous ! »

L'exploit est là. Martin n'avait jamais passé plus de 10h sur sa planche, navigué près de 200 mn d'un trait ni passé une nuit entière sur sa planche. Mais encore une fois Martin ne pense pas avoir été insensé. Il faut s'écouter, ce n'est pas tout d'avoir des défis, mais il faut être capable de les mener en toute sécurité. Ce n'est pas simple mais pas pour autant déraisonnable, estime-t-il : « Tout défi est un peu fou, mais si on se sent capable de réaliser un projet et de bien le préparer alors il faut tenter. Les défis ne sont pas possibles si réalisés sans conviction. Aller chercher plus loin et réussir, c'est ultra motivant, c'est aussi ce que l'on vit avec la planche à voile olympique. Sur l'eau, tu es toujours partagé entre le plaisir de naviguer et la concentration, pour dépasser les difficultés rencontrées ». Un défi est une question de responsabilité et de maturité, "il faut bien savoir évaluer son niveau pour se lancer. Se sentir capable et savoir quand il faut renoncer", Martin a la tête bien vissée sur les épaules.

Quant à la suite... Martin est déjà reparti sur les plans d'eau d'entraînement, pour le championnat d'Europe qui aura lieu en Bulgarie du 10 au 17 septembre. Ce qui n'est pas incompatible avec d'autres projets. Martin a l'intention de traverser 5 détroits qui le mèneraient sur 5 continents : la Manche, Gibraltar, Cook, Floride-Cuba (mais arriver vraiment à Cuba cette fois), et Formose entre la Chine et Taïwan. C'est là, dans cette dernière traversée qu'avait disparu Arnaud de Rosnay, en novembre 84, après avoir navigué en planche dans de nombreuses mers de la planète. « Ce qu'il a fait m'a intrigué plus jeune et m'interpelle aujourd'hui encore. Ses défis m'ont donné l'envie de partir à mon tour » explique Martin. Et l'année prochaine pourquoi pas, Martin pense s'élancer sur le record permanent SNSM (entre Saint Nazaire et Saint Malo). Le tour de Bretagne en planche à voile.. est-ce bien raisonnable Martin ? ; ) Il va falloir s'y faire, à ces questions-là.

Athlète et aventurier, Martin Gavériaux rêve aussi d'embarquer comme équipier pour un Trophée Jules Verne ou pourquoi pas une Volvo Ocean Race.. qui sait.

Encore bravo Martin & à bientôt tout le monde,

Capucine
Source WS33, message de Soto.
Rico le Rouquin
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dominooos
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Re: Un windsurfeur boucle le record SNSM

Message par dominooos »

Chapeau bas !! c'est dingue ! parce que déjà que passé une nuit a naviguer sur un voilier c'est dur mais alors en planche ... tres courageux !!! :prayer:
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